COLMAR (HAUT-RHIN)

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CONTACTS
 

       

EAUX   MINÉRALES   ET   EAUX   DE   SOURCE   D’ALSACE


SOMMAIRE

Historique

Situation actuelle

    Les eaux naturelles embouteillées en Alsace 
   
Les producteurs consultés   
      
Bibliographie

Historique

L’usage des eaux minérales fut généralisé en Alsace par les Romains (Niederbronn, Rixheim, Altkirch). Aux XVème et XVIème siècles, le thermalisme connaît un développement remarquable grâce à la conjonction de deux phénomènes: la prescription médicale et le goût de la bourgeoisie et de la noblesse alsaciennes pour des vacances dans des villes d’eaux.
Adeptes de la phytothérapie, les médecins alsaciens le sont aussi de la balnéothérapie et envoient en grand nombre leurs patients « prendre les eaux »(Badefahrten). En 1540, le médecin colmarien Laurent Fries publie à Strasbourg Ein neue baden fart. Jean Gonthier d’Andernach publie en 1565 une étude sur les bains et les eaux médicinales de la région. En 1593, Élisée Roeslin, médecin de Haguenau, publie un traité sur les eaux minérales d’Alsace et de Lorraine.
Par ailleurs, bourgeois et nobles adorent s’évader en été de leurs villes pour aller passer quelques semaines en villégiature dans une ville d’eaux. Entre les malades, qui viennent souvent faire leur cure en mai, et les curistes vacanciers, qui commencent à arriver en juin, les stations thermales sont fort animées.
Où les Alsaciens vont-ils effectuer leurs cures? Les Strasbourgeois ont une préférence pour la station de Wildbad, en Forêt-Noire, où Beatus Rhenanus venait soigner sa vésicule, ou pour celle de Göppingen, en Souabe, ou encore pour celle, très fréquentée, de Bade, qui avait la clientèle de Geiler de Kaysersberg, enfin pour celles de Niederbronn, Walschbronn et Soultz.
Les eaux de Soultz-les-Bains étaient connues dans toute l’Alsace et recommandées aux malades par le médecin colmarien Wencker et le médecin de Sélestat, Eschenreuter, spécialiste de la question et qui avait publié en 1599 un traité, De nature... balneorum. Chargées de soufre, de cuivre et d’alun, les eaux de Soultz étaient réputées efficaces pour les calculs rénaux, les maladies de la peau et pour leurs vertus purgatives. Les Colmariens avaient un faible pour Plombières, puis pour Soultzbach et Soultzmatt-Gueberschwihr. Les Mulhousiens avaient à leur disposition les eaux de Wattwiller, quant aux Sélestadiens, ils avaient, à portée de la main, celles de Châtenois.
La source de Soultzbach, exploitée commercialement dès 1603 par les barons de Schauenbourg, est équipée pour recevoir de nombreux curistes. Un économe est chargé de l’accueil et de l’hébergement des étrangers. Les eaux de Soultzbach, aux dires du médecin fribourgeois Mezius, fortifient le cerveau, dissipent les étourdissements, préviennent l’apoplexie, sont digestives et apéritives. Elles s’avèrent également souveraines contre l’artériosclérose, les hémorroïdes, les calculs et une bonne vingtaine d’autres affections. En bref, elles ne sont pas loin de constituer l’universelle panacée!
La guerre de Trente Ans réduisit les sources au néant. Pourtant, dès la fin du XVIIIème siècle, on assiste à de nombreuses résurrections: Wattwiller, Soultz­les-Bains, Soultzbach, Soultzmatt. Au XIXème siècle, c’est le tour de Ribeauvillé et de Rosheim. Au temps du Reichsland, l’annexion a fermé la porte aux eaux minérales françaises de Vittel et Contrexéville. Aussi, à Soultz-les-Bains, Soultzmatt, Soultzbach, Romanswiller et aux sources Carola à Ribeauvillé, la mise en bouteilles connaît un essor certain.
Le thermalisme, en revanche, demeure un parent pauvre comparé aux stations vosgiennes et surtout allemandes. Niederbronn demeure la seule ville d’eaux digne de ce nom, mais il ne vaut mieux pas la comparer avec Baden­Baden! On y vient soigner son foie, ses rhumatismes, la goutte et l’obésité. Châtenois, la station des Sélestadiens au XVIème siècle, reçoit encore des curistes dans le Balbronn qui exploite deux sources salées et bromurées. Au Holzbad, près de Westhouse, coule une source alcaline qui connut des jours meilleurs. A Buhl, un modeste établissement avec trois sources continue de vivoter. Il en va de même pour Soultz-les-Bains (basse Alsace), qui eut son heure de gloire du XVIème au XVIIIème siècle. En haute Alsace, Wattwiller est une station tout aussi modeste et Soultzbach ne fait que végéter. La période de splendeur du thermalisme alsacien est bien révolue. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les efforts accomplis à Niederbronn, Morsbronn et Lichteneck furent annulés par la guerre de 1939-1945.
Après-guerre, de nombreuses tentatives pour redonner leur lustre aux eaux minérales alsaciennes eurent lieu: la dernière en date, l’ambitieux projet des Cybéliades dans le secteur de Niederbronn, Morsbronn.

Situation actuelle

Si l’on a pu penser autrefois que les eaux minérales provenaient des profondeurs de la croûte terrestre, au point de les classer parmi les gîtes minéraux, on sait aujourd’hui que les eaux minérales sont, comme les autres eaux de source, des eaux de surface infiltrées dans le sous-sol et qui ressortent après un trajet souterrain. Plus la circulation est longue et profonde, plus elles seront chargées en sels minéraux dissous au cours de leur trajet: c’est à ce titre qu’elles gardent l’empreinte du « terroir » souterrain qu’elles traversent. Seuls les gaz qui les accompagnent parfois ont réellement leur origine dans les roches profondes...
Lorsque les eaux atteignent une grande profondeur au cours de leur trajet (ou lorsqu’elles circulent dans des roches volcaniques récentes encore chaudes), elles se réchauffent et arrivent à la surface avec une température notblement plus élevée que les eaux des nappes superficielles (nappes phréatiques) : c’est là l’origine des sources chaudes recherchées par les Romains pour leurs thermes (établissements de bains comportant toujours des bains chauds, tièdes et froids). On emploie encore les expressions « thermes » et « thermalisme » pour ce type d’établissements, même si leurs eaux ne sont pas particulièrement chaudes...

Eau minérale ou eau de source?

Feu Jean Goguel, ingénieur en chef des mines et professeur à l’école des mines de Paris, avait coutume de faire « sécher » ses élèves sur la définition d’une eau minérale. Non, une eau minérale n’est pas toujours particulièrement minéralisée (0,1 g/I à Volvic, par exemple). Ce n’est pas non plus nécessairement une eau potable (au sens administratif), car sa minéralisation peut dépasser les normes de potabilité pour certains éléments. Elle ne sort pas forcément chaude ni gazeuse à l’émergence, et ses propriétés médicinales ne sont pas toujours évidentes, Jean Goguel concluait le débat par cette boutade: « Une eau minérale est une eau qui est vendue comme telle. »
De fait, la législation définit une eau minérale comme une eau souterraine naturellement pure, de composition constante et dont l’exploitation en tant que telle a été autorisée par le ministère chargé de la Santé sur avis de l’Académie de médecine. Une eau minérale doit donc avoir une teneur bien définie en sels minéraux et oligo-éléments qui lui confère des propriétés favorables à la santé, sans toutefois répondre nécessairement aux normes du ministère de la Santé pour la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, et notamment à la limite de 1,5 g/I de résidu sec. Il en résulte que certaines eaux très chargées en sels minéraux devraient être réservées à des cures ou a des régimes particuliers, mais la plupart, et c’est le cas des eaux alsaciennes, sont relativement peu minéralisées et peuvent être consommées tous les jours comme des eaux potables.
On a souvent tendance à confondre les eaux minérales naturelles embouteillées avec les eaux de source naturelles en bouteille. La différence réside dans le fait que ces dernières doivent être naturellement potables (c’est-à-dire répondre aux normes de potabilité sans traitement particulier) et ne peuvent se prévaloir de propriétés thérapeutiques. Par contre, les eaux minérales et les eaux de source naturelles ont en commun l’obligation de n’avoir subi aucun traitement autre que décantation, dégazéification ou regazéification.

Un peu de géologie

Les sources d’eau minérale d’Alsace sont presque exclusivement situées dans le piémont des Vosges, qui correspond géologiquement à la zone de bordure ouest du fossé rhénan, créé à l’ère tertiaire en même temps que les plissements alpins. Dans cette zone dite des « champs de fractures », les grès et les calcaires d’âge secondaire (trias), qui forment plus à l’ouest le plateau lorrain, sont pris dans des blocs faillés qui les abaissent au niveau des terrains tertiaires et quaternaires de la plaine du Rhin.
Les grès triasiques poreux, dénommés Buntsandstein par les géologues, qui comprennent notamment les grès roses des Vosges, ainsi que les calcaires dolomitiques fracturés du Muschelkalk, sont des roches « réservoir » dans lesquelles peuvent s’infiltrer les eaux de surface. Le dénivelé entre les Vosges et la plaine du Rhin est le moteur des circulations des eaux, et les failles les chemins préférentiels permettant l’infiltration des eaux en profondeur et leur remontée vers la surface.
Ainsi les sources de Niederbronn-les-Bains et de Soultzmatt sortent-elles des grès du Buntsandstein, celles de Ribeauvillé et de Wattwiller des calcaires du Muschelkalk, et toutes sont situées dans les champs de fractures ou sur leur bordure. La seule exception à la règle est la source Gonzenbach à Soultzbach­les-Bains (qui n’est plus exploitée actuellement), et qui apparaît à la faveur d’une faille dans le socle vosgien.

Les eaux naturelles embouteillées en Alsace

Les eaux minérales sontalisation en fait une eau organoleptiquement neutre, réputée pour être diurétique, comparable pour ses indications à l’eau d’Évian.

Sources Nessel à Soultzmatt (Haut-Rhin) http://www.sourcesdesoultzmatt.fr : eau minérale naturelle distribuée depuis 1853 sous le nom de Nessel, actuellement embouteillée en verre consigné et PET. Sa minéralisation est moyenne (environ 1,6 g/l). Bicarbonatée sodique et calcique, carbogazeuse, elle est issue des grès Vosgiens surmontant les schistes du socle. Sa production limitée (« une des eaux les plus rares de France ») est complétée par celle des eaux de source de Soultzmatt. Cette eau à diffusion confidentielle facilite la digestion.

Sources communales de Soultzmatt (Haut-Rhin)  http://www.sourcesdesoultzmatt.fr : eau de source naturelle distribuée sous le nom de Lisbeth (depuis 1922) en trois versions (nature, légère, pétillante), embouteillée en verre consigné et PET. Sa minéralisation est légère (environ 1 g/l). Bicarbonatée calcique et sodique, elle est issue des grès vosgiens. Sa production est d’environ 30 millions de bouteilles (1995), dont 70% vendues en Alsace. Cette eau bicarbonatée, équilibrée, ne dénature pas le goût des mets et peut être bue tous les jours.

Source Carola à Ribeauvillé (Haut-Rhin) http://www.carola.fr : eau de source naturelle distribuée sous la marque Carola en trois versions (naturelle, finement pétillante, pétillante), embouteillée en verre consigné et PET. Sa minéralisation est légère (environ 0,7 g/l). Bicarbonatée et sulfatée calcique et sodique, elle est issue des calcaires coquilliers du Muschelkalk. Sa production est de l’ordre de 45 millions de bouteilles diffusées dans le grand Est. Cette eau légère et équilibrée peut être bue sans restriction par toute la famille.
La source minérale voisine des Ménétriers et la source minérale Gonzenbach à Soultzbach-les-Bains, qui étaient également exploitées par la Société anonyme des eaux minérales de Ribeauvillé, ne sont plus commercialisées actuellement.

Source Lithinée à Wattwiller (Haut-Rhin) http://www.wattwiller.com : eau minérale naturelle distribuée sous le nom de Wattwiller depuis 1993 et embouteillée en verre perdu et PET. Sa minéralisation est légère (environ 1 g/l). Sulfatée calcique, fluorée, sans traces de nitrates, elle est issue d’une faille dans les calcaires du Muschelkalk, au pied du parc naturel régional des Ballons des Vosges. Sa production en 1996 est d’environ 21 millions de litres, il y a encore peu d’exportation. Cette eau sulfatée et fluorée, organoleptiquement neutre et légère, est recommandée pour les régimes sans sel.